Le souffle de l’Instant est doux et transparent.
Pourquoi le recouvres-tu d’une épaisse et lourde fourrure que tu peines à traîner ? Tu en prends possession comme d’une protection rassurante. Quelle folie.
Sans revêtir un costume,
Sans prochain jour ni même prochaine seconde,
Sans prochaine idée ou sensation,
Sans passé, sans mémoire,
Sans même l’idée d’un maintenant,
Qui es-tu ?
A la lecture de ces mots, vois-tu le mental en train de chercher une réponse ?
Le mental est après, après après…après quoi ?
Laisse-le œuvrer sans « toi », il ne « t »’appartient pas, et vois le mécanisme à l’œuvre.
La prochaine pensée tire sa puissance de l’intérêt particulier que tu lui voues. Lui porter attention c’est la croire. Alors l’expérience qui va se vivre sera colorée de cette pensée crue. Tu perçois ce que tu conçois et quoi qu’il se passe est quelque chose en quoi tu manifestes de l’intérêt.
Les pensées qui passent sans être « accrochées » ne sont pas enregistrées dans la mémoire, elles sont de simples apparitions sans consistance.
Quand l’attention ne se porte pas sur « moi », sur la pensée ou l’image que tu as à propos de qui tu es, qui es-tu ?