L’intimité pure de l’expérience

Il n’y a véritablement qu’Expérience.

Très souvent, « faire l’expérience de » est une pensée qui vient scinder la Réalité en deux parties : d’une part un sujet « moi » auteur de l’expérience, et d’autre part un objet appelé « non moi » qui semble être alors cela même qui est expérimenté. Et le lien entre les deux serait alors appelé l’expérience : « je fais l’expérience de l’amour ».

Cette scission de la Réalité en deux entraîne automatiquement, on le voit, l’émergence de l’idée d’un « moi », limité par un corps et un mental, qui ferait « l’expérience de » et dans lequel siègerait la conscience. Cette dernière serait donc limitée et sentie comme « à l’intérieur du corps », n’imprégnant que lui, le reste du monde s’en trouvant à l’extérieur et n’en étant pas lui-même imprégné. Nous voyons ici que la croyance en un moi agissant est directement liée à celle d’un monde extérieur à « moi ».

Ainsi la perception de la Réalité s’en trouve déformée. Le monde est alors vu éloigné, distant de « moi » et, selon les instants, porteur de bonheur ou de souffrance.

En Réalité, « je » ne fais aucune expérience, il n’y a qu’Expérience et c’est ce que je suis. Celle-ci n’est pas localisable, objectivable, quantifiable, comparable. Elle n’est tout simplement pas une chose extérieure dans un monde.

Il faut à nouveau le jaillissement d’une pensée pour faire naître la division, soit un « autre », un univers. En l’absence d’une pensée, aucune résistance, aucune diversion au vivre de l’instant.

L’Expérience est Une, sans deux, et se révèle telle qu’elle est, à elle-même, elle n’est faite que d’elle-même. Il y a pure intimité.

 

Ce que je suis imprègne toutes les formes uniformément, se connaît en tant que formes, en est la substance même mais ne se perd jamais dans aucune d’elles séparément. Il faut une contraction ou attention pour qu’un objet particulier prenne forme en apparence.

Ainsi peu importe le mot que nous allons prendre pour décrire l’Expérience puisqu’il ne peut engendrer aucune comparaison, toute comparaison ne pouvant naître à nouveau que d’une compréhension mentale.

Ce mot peut être la Conscience, l’Amour, la Paix, la Présence, la Connaissance, notre vraie Nature, notre Soi, Je Suis….

Il n’est jamais objectivé, interprété, magnifié. Il est juste différent selon le vécu de l’instant. Et il n’est pas à confondre avec des états du corps et du mental (sensations, perceptions) qui sont eux, fluctuants et impermanents.

 

Ce que je suis se danse et se célèbre dans cet « apparent » mouvement que l’on appelle Vie. Et même cela est de trop car ce que je suis n’a pas d’extérieur à lui-même. Il reste alors le silence, mais un silence sans contraire, sans définition. Pas de distance, pas de temps.

 

Ce que je suis n’est pas « de ce monde ». Il n’y a qu’Essence.

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