La réalisation qu’il n’y a pas de « moi auteur » aux actions, ou, dit différemment pas d’individu séparé, est ce que l’on appelle « l’entrée dans le courant ».
Cette réalisation n’est pas une fin comme la plupart des chercheurs ont tendance à le « penser ».
Elle est au contraire un commencement : le commencement de la vie en fonction de notre vraie nature.
Comme un enfant qui apprend à marcher, elle aura besoin d’être pleinement intégrée, incarnée dans la matière apparente.
Il y aura des balbutiements, des actions qui se poseront comme si il y avait encore quelqu’un aux commandes.
Ne croyez pas alors que le « moi » est revenu, que la réalisation a disparu ou que vous avez oublié ce qui a été perçu.
Il n’en est rien. L’ancien fonctionnement est simplement tenace. Il est comme une montre dont les aiguilles tournent toutes seules, sans avoir besoin d’actionner un quelconque bouton.
L’important est alors de ne pas « croire » à ce vieux rouage qui commence à rouiller, à s’effilocher.
Alors simplement et toujours revenir à l’instant : que suis-je réellement ?
Être cela.
Même si l’élément du rêve, « moi », ou l’histoire paraissent terriblement réels, denses il n’en est rien en vérité, cela n’est qu’une illusion.
Comment une illusion déjà perçue comme une illusion peut-elle redevenir réelle ? Cela n’est pas possible.
Viendront ensuite d’autres réalisations.
Vacuité, irréalité et transparence du monde, vide plein. Ne vous attachez pas aux réalisations de ceux qui partagent, n’en faites pas des buts à atteindre. La réalisation est Une mais les teintes qu’elle revêt diffèrent en fonction de chacun.
Lorsqu’il est d’abord perçu que je suis Conscience embrassant le monde, demeure subtilement un point d’où part l’expérience. Même si la conscience n’est pas de l’ordre d’un objet du monde elle n’en demeure pas moins sujet. Il y a subtile dualité.
Et puis un jour tout centre s’efface. Il y a absorption totale en ce qui est. La vacuité fusionne avec l’expérientiel, la vacuité épouse la forme.
Alors il est donné de réaliser à cet instant qu’il n’y a jamais eu deux, jamais aucune fusion en réalité. C’est une véritable grâce.
Il n’y a toujours eu qu’Un, une seule Substance, une seule Essence, Cela qui Est. Pas de centre, aucun point focal d’où part l’expérience, et des apparences, un monde qui en réalité ne sont pas.
Ne croyez pas alors que ces apparences, aussi illusoires soient-elles, sont exclues, rejetées ou niées.
Bien au contraire elles sont sans substance et à la fois sublimées, honorées, aimées, elles sont Essence même !
Cette réalisation là aura aussi besoin d’être intégrée, de maturer, d’imbiber l’expérience. Il y aura encore des balbutiements.
Mais toujours aucun retour en arrière possible.
A jamais il ne sera plus perçu que l’essence, sans personne pour percevoir.
Qu’il y ait joie ou peine n’y changera rien, qu’il y ait souffrance ou bonheur n’y changera rien, qu’il y ait tranquillité ou agitation n’y changera rien, qu’il y ait sensation ou croyance d’être quelqu’un n’y changera rien, qu’il y ait croyance en un monde ou non n’y changera rien.
Il n’est qu’Essence.
Cette Essence est l’Amour inconditionnel.
L’Amour Est ,
Eternel instant.
Il n’y a que Cela.
Gratitude.
Marion