La souffrance ne provient jamais des situations de vie mais des pensées crues vraies à tort.
Lorsque ceci est bien réalisé, alors la libération est proche.
Je parle ici des pensées dites discursives, celles qui racontent une histoire à propos du passé ou d’un futur hypothétique.
Les pensées fonctionnelles, de leur côté, continuent à jouer leur rôle : « demain je vais prendre le train ».
Les situations de vie sont toujours telles qu’elles sont, il faut le rajout d’une pensée de jugement, de résistance ou de refus et que le contenu de cette pensée soit saisi pour qu’il y ait souffrance psycho-émotionnelle.
Sans aucune pensée crue, aucun mal être ne peut survenir.
La résolution définitive de la souffrance ne viendra donc jamais d’un changement de situation de vie mais de l’arrêt de la croyance dans le système mental conditionné.
« Rejetez toutes les pensées » disait Ramana Maharshi
Il ne s’agit pas ici d’un faire ou d’un évitement mais d’un geste intérieur fondé sur l’évidence que la pensée ne dit absolument rien à propos de la réalité.
Un geste intérieur de sanité qui ne touche pas à la cascade des pensées fausses qui s’enchaînent et que l’on appelle l’histoire.
Ce geste intérieur ramène le mental dans Cœur du cœur, la pensée à sa Source.
Dans mes accompagnements, je peux souvent remarquer une sorte de passivité face aux pensées qui émergent.
J’ai pu noter que cette phrase « il n’y a rien à faire pour être ce que je suis » est très souvent récupérée.
Puisqu’il n’y a rien à faire alors je ne fais rien et j’attends que les pensées s’arrêtent. Avec l’éveil c’est ce qui doit se produire ».
Je vous réponds alors oui…et non.
Le système de pensées, même après l’éveil, est parfois fort présent. Lorsqu’un conditionnement est actif au sein de l’organisme, alors les pensées affluent, c’est ainsi. Il n’y a personne pour en être le commanditaire, tout émerge de soi-même.
Et quand le mental est actif de la sorte, alors la passivité ne suffit pas.
Revenir à la respiration permet dans un premier temps de détourner l’attention du mental. L’histoire n’est alors plus captée.
Lorsque l’éveil est là, l’invitation est à revenir à « Je Suis » ou « l’Inconnaissable ».
Revenir à Je Suis ne signifie pas y retourner, ce qui voudrait dire que nous pouvons être autre chose que Cela.
Revenir à Je Suis ou l’inconnaissable est ce geste intérieur de rappel à Soi.
Simplement se souvenir de ma véritable nature.
Cette souvenance est active, elle est comme un Mantra qui renvoie directement à Cela même que nous sommes.
En tant que Cela, point de pensée discursive.
Le Soi n’a nul besoin d’un mental emplis de désirs.
Sa nature même est pur bonheur.
Le Soi est tout ce qui est.