Qui suis-je ?
Quel est ce « je » qui sort de ma bouche à chaque instant, de façon automatique ?
C’est drôle, pendant toutes ces années, jamais il ne m’est venu à l’idée de voir d’où il venait, à quoi il faisait référence. Comme une conviction intime qu’au fond, aucun savoir n’était utile à cela, l’expérience suffisait à m’en convaincre. Et pourtant une croyance s’est posée et s’est enracinée.
Alors comme une brise légère, porter attention, laisser résonner, se laisser ressentir « je suis ».
« Tu es assis sur un trésor » dit l’Evangile. Cette phrase est entendue dans sa plénitude, elle est épousée entièrement.
Par la magie et l’art de l’attention, le sentiment « je » glisse doucement d’une image mentale ou d’une perception à un sentiment élargi plus subjectif puis s’évapore entièrement pour se fondre dans la Présence.
Oui s’abandonner totalement, lâcher en totale confiance toutes les croyances que j’avais à propos de qui j’étais. Rien sur quoi se raccrocher, il n’y a aucun savoir. Je ne sais pas, « Je suis » et c’est la confiance même qui me saisit.
Le trésor se révèle alors, je vois bien au-delà des yeux. Je vois et n’ai cessé de voir depuis cet espace tranquille…..et je ne le voyais pas.
La pensée « je » est simplement une cristallisation ou contraction énergétique qui donne l’illusion d’une dualité où « je » se sépare de l’Un.
« Être » ne demande aucun effort, le faire n’appartient pas à l’Être. Chercher à « Être » ce que l’on est n’a pas de sens, nous sommes dans cet état d’être en permanence. Juste « Être ».