L’état non duel n’est pas une expérience, ce n’est pas un concept. Il résulte de la réalisation de notre nature véritable. Ce n’est pas « savoir » ce que c’est, c’est devenir cela entièrement. Et c’est la simplicité même car nous l’avons en réalité toujours été. Cet état est tout simplement naturel.
Dans cette réalisation, il nous est donné de « voir », de vivre qu’il n’y a jamais eu personne pour décider quoi que ce soit, le « moi » n’a jamais existé. Alors bien sûr cette réalisation se fait également sans « moi ».
Il nous est aussi donné de « voir », de vivre que nous sommes Un. Il n’y a plus moi et le monde. Je suis cela même qui embrasse et est toute la manifestation.
Le « voir » n’est pas un mouvement des yeux, nous sommes vision.
Et le paradoxe est que, tant qu’il y a recherche avec l’idée d’être une personne, alors cela ne peut être perçu car «celui» qui cherche est la pensée même qui a besoin d’être déracinée.
L’état non duel ne doit pas être confondu avec les bénéfices secondaires ou aspects positifs qui peuvent s’ensuivre. La félicité, la joie constante souvent décrites ne sont pas l’état non duel, elles sont des apparitions expérientielles, conséquences de cette réalisation.
L’état non duel n’est pas un mieux-être personnel, une expérience délicieuse ni même un état de perfection. Ce qui ne veut pas dire que des transformations au niveau du corps mental n’auront pas lieu. Il n’y aura simplement plus aucune accroche à cela, plus aucun désir de changement, d’amélioration personnelle. Il y a simplement ce qui est, ce qui apparaît, dans l’Instant. Et c’est la perfection de l’Instant.
L’état non duel n’a rien à voir non plus avec les expériences mystiques ou merveilleuses, les états modifiés de conscience ni même les expériences brèves d’éveil. Ce que nous sommes est la source, l’amont de toute expérience.
Elle n’est pas non plus la disparition de l’égo (ensemble des pensées crues). L’éveil a pour conséquence la chute, généralement progressive, de conditionnements et des pensées crues, la première d’entre elles étant l’arrêt de la croyance en l’idée « moi », auteur des pensées et des actes.
Ce moment spécifique est souvent suivi d’une période plus ou moins longue que l’on peut qualifier de lune de miel où tout s’écoule alors, dans la fluidité du moment, sans aucune résistance. Puis il n’est pas rare de voir revenir l’ancien système de pensées ressurgir avec une impression d’oscillation entre être Conscience et revenir à l’état duel. La différence étant que cela n’arrive plus « à moi », personne, mais « en moi », Présence Conscience.
Et tout est ainsi simple invitation à « voir », par Amour de la Réalité, ce qui est encore illusoire et que nous croyons vrai, de la plus petite pensée crue à l’univers entier. En Réalité, tout est déjà accepté de soi-même, tout est Vie.
Ce que je suis se révèle à lui-même de plus en plus clairement. Et cela se manifeste dans le monde par une simplicité naturelle qui ne peut être décrite.
Instant simple, hors temps, perçu tel qu’il est. Transparence du monde.
Merveille ordinaire.